Arnaud wink Gaetan barbe
Designers - Agence ittineraire bis
" Notre projet est d'avoir un impact sociale et environnemental "
Portrait mis à jour
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2024
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Portrait mis à jour 〰️ 2024 〰️
QUI SONT-ILS ?
Itinéraire Bis est une agence co-fondé par Arnaud Wink et Gaétan Barbé. Ce duo de designers diplômés de l’ENSCI-les Ateliers, partageant les mêmes ambitions et désirs de sens, se sont réunis pour créer une agence, avec comme fils conducteur de faire des projets à impact social et environnemental.
Arnaud Wink s’est formé au design global au DSAA In Situ Lab de Strasbourg avant d'intégrer l'ENSCI-Les Ateliers. C'est un designer avec les pieds sur terre, il souhaite avant tout faire des projets qui toucheront le plus grand nombre. Son engagement s’exprimait déjà lors de ses études. Son projet de diplôme était sur l'accessibilité de l'activité physique pour tous, par la pratique du Jondo, (une nouvelle activité sportive pour les jeunes retraités).
Ce projet l’a amené à travailler de manière globale, sur le fonctionnement du service, l’identité de celui-ci ainsi que la création d'objets facilitant la pratique. Un projet qui démontre son engagement social et l'envie d'incarner un design de l'accessibilité.
Gaétan Barbé est, lui aussi, très engagé, dans sa pratique du design mais aussi au quotidien notamment auprès de nombreuses associations. Des thématiques lui tiennent particulièrement à cœur comme l'écologie profonde, le décolonialisme et la question queer radicale... il milite également dans des collectifs comme la queerfood for love. Il a réalisé un mémoire, "Organisons-nous, Le design dans la transition" , pour lequel il a interviewé des acteurs du design social et engagé en France. Une expérience qui a certainement orienté son parcours professionnel.
LA MISSION D'ITINERAIRE BIS
C'est ainsi qu’Arnaud et Gaétan se réunissent, après quelques années en tant qu’indépendant en freelance. L'enjeu de leur agence est de conserver leur ligne directrice tout en trouvant équilibre et stabilité dans cette discipline nouvellequ'est le design global .
Ittineraire Bis, pourrait être considéré comme un studio de design itinérant. Effectivement il est récurent que l’équipe se rende sur le terrain pour être au plus près des usagers. Ils travaillent à travers la France pour des appels d'offres et des commandes. Minutieux, leurs actions sur place sont fondamentales dans leur démarche. Cette phase est constitué de nombreuses étapes, comme des d'interviews, de l’observation des usages, des prototypes in situ ainsi qu'un travail de cartographie des lieux... Ces éléments de recherches leur permettront de dégager des solutions précises. Ils s'éloignent de leurs formations initiales industrielles et cherchent au contraire à proposer des solutions très contextuelles ( qui peuvent cependant être généralisées par la suite, grâce à un travail d'adaptation).
Réalisant des projets de design global, ils sont été amenés à construire des projets de design d'espace, de design de service, de services numériques. Ils ont par exemple travaillé sur un espace d'accueil départemental des solidarités, sur la facilitation de l’éco-geste dans les bâtiments administratifs de Paris ...
Ceux sont des projets complets où le designer est au service de l’intérêt général.
Ittineraire Bis, c’est un design résilient particulièrement intéressant, car il met l'homme mais aussi l'environnement au centre de leur démarche s'appuyant notamment sur des outils de sociologie et de l’intelligence collective.
Leur site web est accessible depuis peu je vous conseille d'y jeter un coup d'œil pour découvrir plus en détails les projets inspirants menés par Itinéraire Bis :
MISE A JOUR DU PORTRAIT 2024
Interviewés : Gaëtan Manjula Bardé (co-fondateur d’Itinéraire-bis) & Adèle Trevilly (designeuse alternante)
Quelles évolutions les plus marquantes noteriez-vous depuis votre portrait, d’il y a 6 ans ?
En 2019, l’agence était toute jeune. Depuis, l’équipe s’est agrandie : deux salariés nous ont rejoints ainsi qu’une alternante.
Les projets que nous réalisons sont plus ambitieux, nos partenariats plus solides. Notre réseau aussi s’est agrandi et nous avons gagné en reconnaissance.
Nous avons également plus de facilités à comprendre et à répondre aux appels d’offres, comme nous travaillons essentiellement avec le domaine public ; en ce sens certaines choses sont aujourd’hui plus faciles.
Enfin, nous réalisons de plus en plus de projets sur lesquels nous rêvions de travailler, il y a 6 ans. Nous incluons aussi davantage une dimension réflexive à nos projets. Tel que celui avec les ARS (Agence régionale de santé), ou l’ADEME dans lesquels nous explorons les conséquences du changement climatique sur la santé de tout un chacun.
Néanmoins, tout n’est pas toujours rose. Il est très difficile de maintenir une ligne proche de nos valeurs.
En effet, nous avons fait le choix de travailler uniquement sur des projets qui ont du sens et qui œuvrent pour l’intérêt général.
Nous travaillons donc essentiellement pour le service public, des associations choisies et ponctuellement des structures de l’ESS mais cela n’est pas aisé de se maintenir économiquement. Les paiements sont souvent en retard, et les tarifs pratiqués pour nos métiers restent plutôt bas malgré nos années d’expérience. Cela nous pousse à ne jamais nous reposer sur nos lauriers, à toujours nous re-questionner.
Comment envisagez-vous la suite ?
Par la suite, nous prévoyons de privilégier la sécurité : ne pas trop grandir, et privilégier des projets longues durées, de 3 ans plutôt que de 6 mois.
Nous réfléchissons à compléter nos carnets de mission avec de nouveaux types d’acteurs tels que des entreprises à missions, des acteurs prêts à s’engager et que nous choisirions avec soin.
Et vers quels types de projet souhaitez-vous ?
Nous souhaitons continuer d’apporter une dimension réflexive dans nos projets et participer plus avant à la création de nouvelles narrations. Pour cela nous faisons appel à des outils variés tels que des outils issus du design fiction ou du monde de la recherche.
Par exemple, nous travaillons actuellement sur un projet dans un IME (Institut médico-éducatif). La question du handicap, inhérente à ce lieu, nous invite à repenser des notions et des comportements qui nous paraissent immuables. Je pense par exemple aux normes de politesse.
Cela se traduit aussi lors d’un autre de nos projets, dans lequel nous devions re-dessiner la borne d’une mairie. Plutôt que simplement respecter la législation, nous avons dessiné à partir de la perspective sensible d'une personne en fauteuil roulant. Nous avons donc décidé d'utiliser les besoins d'une personne PMR comme base de conception plutôt que comme un ajout.
Et toi, Adèle ? Pourquoi as-tu choisi de rejoindre leur aventure ?
J’ai été formée au design graphique puis j’ai travaillé comme auto-entrepreneur à destination principalement d’associations, plutôt en zones rurales.
Les problématiques financières et la place réservée au design graphique dans ces milieux alternatifs m’ont poussées à m’interroger sur comment construire et faire vivre une pratique de design social ?
Je me suis alors tournée vers le Master en design social et éthique au campus de la fonderie de l’image, à Bagnolet.
J’avais déjà une forte dimension territoriale dans ma pratique design que j’ai complétée auprès d’Itinéraire-bis avec la découverte du design de services. J’aime particulièrement créer des outils, questionner les esthétiques de la participation, faciliter des débats et intégrer une dimension réflexive dans mes travaux.
Aujourd’hui où êtes vous basés ? Comment votre fonctionnement a-t-il évolué ?
Il y a 6 ans, lors de la première interview nous occupions en partie un bureau aux Halles Civiques dans le pavillon du parc de Belleville à Paris.
Aujourd’hui nous n’avons plus qu’un petit local à Avignon et travaillons essentiellement en coworking, notamment au 11ème lieu à Paris ; ou télétravail. Nos membres sont répartis dans différentes villes : une partie à Paris, Arnaud à Avignon et Gaëtan à Marseille.
Nous continuons de faire des missions principalement selon un axe Nord-Sud, de l’île-de-France à Marseille, et un peu dans l’Est.
Pour faciliter notre travail essentiellement à distance, nous utilisons des outils tels que la méthode agile ou SCRUM et nous nous voyons lors de missions ou de sessions de travail.
Enfin, nous essayons d’incarner au maximum les valeurs que nous portons. Ainsi, nous cherchons à limiter l’impact du travail sur notre vie privée et sociale. Nous travaillons à poser des rapports qui ne sont pas classiques dans le monde de l’entreprise. Nous essayons de construire un cadre rassurant et ouvert, de discussion et d’horizontalité.